Le désembouage des circuits de chauffage

En France, 63% des systèmes de chauffage, toutes applications confondues, utilisent l’eau comme fluide colporteur. La qualité de celle-ci est essentielle pour le bon fonctionnement de l’installation. En effet, avec le temps, l’embouage et l’entartrage d’un circuit peuvent entrainer l’obstruction partielle ou complète du réseau ainsi que la corrosion de certains des composants. Ces risques, s’ils ne sont pas évités, ont un impact majeur sur les rendements énergétiques et des conséquences directes pour l’habitant telles qu’une surconsommation énergétique, de l’inconfort ou encore des pannes récurrentes. BWT France, filiale du groupe autrichien de traitement de l’eau Best Water Technology, recommande le désembouage des circuits de chauffage.

L’énergie utilisée pour le chauffage représente le premier poste de dépenses courantes pour un bâtiment soit, pour une maison individuelle 7% du budget total. L’enjeu planétaire d’économie d’énergie a amené à réglementer et normer les dépenses énergétiques des bâtiments, y compris en logement individuel. Ainsi, les réglementations thermiques successives définissent des niveaux de consommation énergétique toujours plus bas, et entrainent la mise sur le marché de nouveaux équipements de chauffage (générateurs, émetteurs etc …) à hauts rendements. La plupart de ces systèmes utilisant l’eau comme fluide colporteur, une dégradation de la qualité de celle-ci impacte directement l’installation de chauffage : baisse de performance, surconsommation, durée de vie, moindre confort pour les habitants … d’où l’intérêt de la prévention et/ou d’un diagnostic dès les premiers symptômes. Surtout que les circuits de chauffage se sont complexifiés avec la multiplication des émetteurs (radiateur mais aussi plafond chauffant, plancher chauffant, mur chauffant, plinthe chauffante). De plus, les constructeurs d’appareils de chauffage (chaudière, pompe à chaleur) demandent de nettoyer le circuit pour pouvoir bénéficier de la garantie sur les équipements ; « et quand on est sourcilleux sur les rendements des appareils, la qualité de l’eau devient incontournable », ajoute Sophie Vatin-Chaix, responsable d’activité chez BWT France. Selon elle, « 8 installations sur 10 ne sont pas désembouées ».

Evolution thermique

Evolution thermique.
DR

Ainsi, c’est le rôle de l’installateur chauffagiste de recommander et prescrire les bonnes opérations adaptées, en neuf comme en rénovation : lors du remplacement de la chaudière, de l’entretien annuel de celle-ci ou en SAV sur un circuit à problème. Mais son rôle reste trop souvent limité au conseil, qui ne sera pas toujours suivi d’action : l’absence actuelle d’obligation de traitement des eaux de chauffage en France se conjugue à un manque de compréhension des origines des désordres.

Symptômes de dysfonctionnements et conséquences

Les radiateurs ou la chaudière émettent des bruits inhabituels, les émetteurs sont froids à certains endroits, l’eau est colorée voire boueuse lors de la purge, sensation de froid dans l’habitat alors que le chauffage fonctionne à plein régime… Quelles sont les origines de ces dysfonctionnements ?
– La composition de l’eau utilisée pour le remplissage. Avec le temps, elle peut déposer du calcaire, amener à des percements ou un embouage… sa dureté (TH), son pH (acidité/alcalinité) et sa concentration en minéraux (sulfates, carbonates, chlorures) influencent son comportement et permettent de prédire une action corrosive, entartrante… « L’eau étant prise telle qu’elle arrive du réseau urbain, ses propriétés physico-chimiques ne sont pas les mêmes d’une région à l’autre selon la composition du terrain », souligne Sophie Vatin-Chaix.
– L’oxygène et l’eau sont oxydants pour les métaux de l’installation, et les basses températures des systèmes de chauffage actuels prédisposent au développent des micro-organismes. Les oxydes, boues et dépôts générés sédimentent, ce qui peut être un frein significatif au bon échange thermique.
– Les interactions entre les différents métaux de l’installation engendrent des phénomènes d’électrolyse au contact de l’eau. Un facteur qui amplifie les risques de corrosion et d’embouage.

Tartre et efficacité de la transmission de chaleur

Tartre et efficacité de la transmission de chaleur.
DR

L’accumulation de tartre, de boues et corrosion dans une installation impactent concrètement son fonctionnement et sa longévité :
– Blocage des vannes, pompes et thermostats
– Risque de pannes récurrentes
– Perte de chauffe au niveau des radiateurs ou planchers chauffants
– Surconsommation d’énergie
– Zones froides dans les émetteurs à cause de la boue
– Bruits
– Baisse du rendement suite à une corrosion, avant même le risque de perçage
– Risque de bouchage des conduits dont les diamètres sont de l’ordre du millimètre.
Pour résumé, trois causes sont à l’origine des problèmes de dysfonctionnement d’un circuit d’eau : la corrosion, la boue (baisse jusqu’à 30% du rendement) et le tartre, en sachant qu’« une couche de 1 mm de tartre dans le conduit ne permet de laisser passer que 20% de la chaleur envoyée », explique Sophie Vatin-Chaix.

Le désembouage des circuits de chauffage

DR

Traitement préventif des installations : le désembouage

Une opération de désembouage vise à éliminer les boues, le tartre et les oxydes pour rétablir le bon fonctionnement de l’installation, et doit inclure un traitement préventif qui traitera les causes pour éviter les récidives qui peuvent être rapides. Les avantages attendus sont le maintien de la performance et la fiabilité de l’installation dans le temps, indispensables pour espérer confort et économies d’énergie.
Mais le désembouage, qu’est-ce que c’est ?
Le désembouage est une opération de nettoyage complète de l’installation de chauffage. Il sera habituellement recommandé par l’installateur plombier-chauffagiste agréé :
Lors de la pose d’une chaudière neuve : nettoyage des résidus de travaux (en neuf) et élimination des boues et oxydes (en rénovation/remplacement) pour protéger la nouvelle chaudière et assurer les performances attendues.
Ou lors de l’entretien annuel, ou en SAV sur un circuit à problème.
L’opération nécessite des équipements, des produits et un savoir-faire spécifiques ainsi que le suivi d’une procédure adaptée. Après une vérification de la conformité de l’installation, le professionnel met en circulation, dans toutes les parties du circuit, le traitement désembouant afin de disperser les oxydes, boues et dépôts. La solution proposée par BWT est d’injecter son produit chimique Solutech. Puis il procède à la vidange et au rinçage intégral boucle par boucle pour évacuer les impuretés avant de remplir le circuit en eau neuve. Une étape de contrôle de l’eau de remplissage (compatibilité avec les matériaux et les conditions garantie constructeur) valide la fin de l’opération de nettoyage : le traitement préventif est alors injecté pour prévenir les récidives.
Le système de chauffage est enfin purgé et dégazé et la dose conforme de traitement protecteur confirmée, ce qui valide la remise en service et signe la fin des travaux.

O.R.

Partager cette information :

Mots-clés attribués à cet article :
bouebwtchauffagecircuit de chauffagecorrosiontartre

Articles sur le même sujet

Sortie du magazine Maison et Energie N°11

Le numéro 11 du magazine numérique Maison et Energie vient de paraître. Au Sommaire du N°11 : ACTUALITÉS Avec ou

Canalisation pré-isolée de distribution de chauffage Thermo Pro

Afin de répondre aux besoins des constructeurs qui évoluent, Uponor met à disposition la canalisation pré-isolée avec mousse de polyuréthane

Sortie de la revue Maison et Energie N°16

Le numéro 16 de la revue numérique Maison et Energie vient de paraître. Au Sommaire du N°16 : ACTUALITÉS 1er